La mère de Mee Na est une coréenne du nord. Elle a fui le pays alors qu’elle était enceinte, et ce, sans son mari. Encore aujourd’hui cela reste un véritable mystère pour la jeune femme qui ne sait pas pourquoi son père, qu’elle n’a donc jamais connu, n’est pas parti avec elle. Ce qu’était advenu son père lui a toujours trituré l’esprit mais jamais elle ne sut pourquoi, sa mère évitant constamment le sujet. Elle fut élevée chez son oncle, là où sa mère c’était réfugiée, et celui-ci l’éleva comme un père malgré le fait que ce soit tout de même un homme froid et distant. Ils ne roulaient pas sur l’or et vivaient dans un petit appartement miteux et au final, Mee Na du travailler pour aider son oncle et sa mère. Mais pas n’importe quel travail. A l’âge de quatorze ans, elle apprit que son oncle était à la tête d’un réseau de prostituée et que désormais… elle en ferait partie. Ce qui est étrange c’est que les proxénètes sont censés vivre aisément non ? Quoiqu’il en soit, elle n’eut pas le choix. Sa mère le savait, elle ne pouvait rien dire ni rien faire pour elle, son oncle pouvait s’avérer violent parfois et il l’avait déjà montré. Elle en souffrait, elle souffrait de devoir offrir son corps à des inconnus qui lui donnaient envie de vomir. A quinze ans, elle découvre les bienfaits des drogues qui lui ont permis de s’évader ce cauchemar dans lequel son oncle l’avait plongé et dont elle était persuadée ne jamais sortir. Elle sombre bien vite dans la dépendance et la drogue est devenue son seule refuge. C’est pourtant ce qui la détruit et la maintient en vie face à ce métier peu glorieux qui la suit depuis dix ans maintenant. Qui aurait cru que la police la sauverait de cet enfer tout en la condamnant ? C’était un soir comme les autres, et elle venait de s’acheter ses substances dont elle était littéralement accroc avant de se rendre à son lieu de travail. Mais ce jour-là, une voiture de police procédait à des fouilles et de banals contrôles d’identités. Elle était peu vêtue à cause de ce qu’elle pratiquait, et fut pris pour cible. Elle fut emmenée au poste pour détention de stupéfiants. Et elle en avait beaucoup trop sur elle pour laisser passer... Ils ne savent pas qu’elle se prostituait et qu’en la condamnant il l’avait libérer d’un de ses pires calvaires.

Min ju est loin d’être une mauvaise fille en réalité. Il serait plutôt juste d’affirmer qu’elle est malade et qu’elle n’a rien à faire dans pareil centre. Seulement qui croirait une petite menteuse encore et toujours ? Aux yeux de la loi et de sa famille elle n’est qu’une adolescente en perdition qui cherche constamment l’attention des gens. Malheureusement pour elle, il s’avère qu’elle est vraiment atteinte de cette maladie que l’on appelle la mythomanie. Min ju ne peut s’empêcher de mentir, même si la vérité ne lui coûte aucun effort ou ne la met dans aucun danger. C’est plus fort qu’elle, plus fort que sa volonté. Comme si le mensonge la confortait dans une espère de raison que personne ne peut atteindre. Comme si elle se sentait bien d’être la seule et unique personne à détenir la vérité. Sauf que ça ne fonctionne pas comme ça. Pour elle, mentir est chose courante mais le pire reste sans doute le fait qu’elle croit dur comme fer à tous les baratins qu’elle sort. Ce n’est pas vraiment grave, juste handicapant. Sauf les affaires vont plus loin et minju commence à faire de fausses déclarations de vols ou d’agression à la police. Elle devient une habituée des postes de police et de la direction de son école. Il y a un an environ, minju a accusé son professeur d’anglais d’attouchements sexuels et de viol. L’affaire fit la une des journaux et l’école fut discréditée et mise à sac, rayée au statut d'école poubelle alors qu’elle avait une très bonne réputation jusque-là. Le professeur fût cordialement viré et il ne fallut que quelques mois avant de se rendre compte que cette histoire était un mensonge confectionné par la jeunette. Entre temps elle enchaina les mensonges, que ce soit au niveau de la loi, de ses parents ou des assurances. Même à ses amis, min ju s’inventait une vie et cherchait constamment l’attention d’autrui. Sa mythomanie prenant de plus en plus d’importance tous les jours. Elle consulta des psychologues et des psychiatres sous l’obligation de ses parents avant de passer devant un juge pour traiter son cas avec le professeur d’anglais. Elle fut punie à rentrer dans le centre pour avoir détruit la carrière de cet homme pour une durée inconnue. Jusqu’à ce qu’elle arrête de mentir peut-être ?